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Helianthus I : Formulation de la stratégie
Helianthus II : Homogénéisation de la force mobile
Helianthus III : Équipements et unités spécialisés


III – Équipement et unités spécialisés

1. Trattore Scarso (tracteur squelettique)
2. Kégresse improvisato ( Mula / Maultier )
3. Remorques improvisées
4. Spazzini (“Scavengers”)
5. Bateaux légers


1. Trattore Scarso (tracteur squelettique)         (Retour en haut de la page)

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L'expérience accumulée lors des opérations africaines de l'armée italienne a permis de constater la mobilité supérieure des chenilles par rapport aux roues dans le désert.

L'armée allemande a capturé en Pologne des tracteurs lourds C7P chenillés qui partagent un grand nombre de composants avec le char 7TP , issu comme le char italien 13/40 du char britannique Vickers 6-Ton. Vickers a d'ailleurs également produit un tracteur d'artillerie sur la base de son char : le Dragon, Medium Mark IV.

Compte-tenu de la faible variété et de l'étroitesse de la production italienne, il est donc envisageable de réaliser un tracteur d'artillerie à partir de pièces au standard du char 13/40.

Il serait sans doute coûteux et difficile de réaliser des parois métalliques pour cet engin, même en acier “doux” non blindé. Ces parois métalliques rajouteraient de plus un poids inutile dans un contexte de rareté de carburant. Comme cet engin ne serait de toutes façons pas blindé, on n'aurait besoin que de la structure métallique nécessaire à la fonction de traction.

On pourrait ainsi construire une structure “squelettique” à partir de barres d'acier rivetées, comme le prototype américain de la Prmière Guerre Mondiale “Skeleton Tank” ( http://en.wikipedia.org/wiki/Skeleton_tank ). Ce genre de construction ne nécessiterait pas d'installations industrielles complexes, des entreprises de construction ou de construction navale pourraient s'en acquitter.

L'habitacle pourrait être réalisé en bois et en toile afin de sauvegarder des matériaux stratégiques et d'alléger encore davantage l'engin. Une plate-forme en bois pourrait être installée à l'arrière.

Il resterait la question de la production de moteurs adaptés à l'engin, sans que cela ne grève la production de moteurs pour les chars. Il faudrait étudier la possibilité d'adapter un moteur existant peut-être moins puissant mais rendu compatible avec le 13/40.

Cette compatibilité permettrait de le monter dans un 13/40 dont le moteur serait cassé, afin que l'ensemble (éventuellement allégé et détourellé) puisse s'évacuer par ses propres moyens au lieu d'être abandonné faute de char de récupération.


2. Kégresse improvisato ( Mula / Maultier )         (Retour en haut de la page)

Le constat de la mobilité supérieure des chenilles dans le désert peut inciter les italiens à obtenir leurs propres véhicules semi-chenillés, en s'inspirant par exemple des véhicules Kégresse.

Il existe fin 1940 environ 1400 camions italiens immobilisés en Afrique du Nord par manque de pièces détachées. On y trouve aussi des tankettes type CV-33 en voie d'obsolescence, et que le contexte de la rareté en carburant rend inintéressante dans le cadre de la nouvelle force mobile.

On peut imaginer que quelques camions italiens immobilisés puissent être transformés localement en semi-chenillés par le recyclage des chenilles, du moteur et d'autres éléments des CV-33. L'industrie italienne pourrait ensuite fournir des kits de conversion aux équipes de maintenance d'Afrique du Nord pour convertir d'autres camions et tankettes locaux en véhicules standards utilisables par la force mobile.


3. Remorques improvisées         (Retour en haut de la page)

Parmi les camions immobilisés, les modèles obsolètes ou qu'il ne vaut plus la peine de remettre en état de marche et dont le châssis est encore utilisable peuvent être convertis localement en remorques. Les éléments superflus comme la cabine, le moteur voir même les freins peuvent être cannibalisés. Les camions trop endommagés peuvent servir de source de matériaux pour renforcer la structure de la remorque et l'allongement des plateaux.

Les remorques permettront une meilleure utilisation de l'essence, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement des troupes statiques.


4. Spazzini (“Scavengers”)         (Retour en haut de la page)

Dans la tradition des “Sammelkompanien” allemandes de la Première Guerre Mondiale, ces petites unités auraient pour fonction la récupération de matériel sur le champ de bataille.

Ces fonctions étaient déjà effectuées par les unités militaires présentes localement, la particularité de ces unités est de s'intéresser aux engins plus complexes comme les blindés.

Ces unités seraient formés de conducteurs-mécaniciens responsables de leur propre “Mula” et de démonteurs dotés de l'équipement (aux standards métrique et impérial) nécessaire au démontage d'éléments d'épaves du champ de bataille. Les démonteurs n'ont pas besoin de la même formation que les mécaniciens, et peuvent être pris parmi les soldats ordinaires.

(Nota : Ce n'est pas nécessairement un métier agréable s'il faut aller visiter des épaves dans lesquels se trouvent encore des cadavres de tankistes. )

Nombre d'éléments d'une épave peuvent être réutilisés, par exemple les roues, suspensions et chenilles peuvent servir à assembler localement des “Trattore Scarso”, autant de centaines de kilos d'acier par engin qu'il ne faudrait pas avoir à produire en Italie et à transporter. On peut même imaginer des “Trattore Scarso” configurés pour pouvoir réutiliser des roues, suspensions et chenilles prises sur des épaves ennemies.

D'une manière plus générale, tout ce que l'on peut démonter ou dévisser, même inutilisable, peut être renvoyé en Italie pour être refondu : moteur incendié, tourelle trouée, simples vis etc. Le transport de ces matériaux se répartirait sur les camions d'approvisionnement rentrant à vide, afin d'optimiser l'utilisation de l'essence et des véhicules.

Il reste sur place des blocs de métal que l'on n'aurait pas pu déplacer compte-tenu de la restriction en carburant, et que ne seront peut-être pas récupérées par l'ennemi pour des raisons elles aussi logistiques.


5. Bateaux légers         (Retour en haut de la page)

Un bateau consomme bien moins d'essence par tonne transportée qu'un camion. Puisque l'essentiel des troupes se situe à proximité relative de la côté de la Méditerranée, on peut imagine qu'une partie du transport se fasse sur des bateaux motorisés d'une taille équivalente aux bateaux de pêche ou de transport utilisés localement en Libye. Leur vulnérabilité aux attaques aériennes les empêcherait de se rendre trop proche de la ligne de front, mais sur la portion parcourue entre Tripoli (ou Benghazi) et l'arrière du front ils auront mieux utilisé le carburant et permis de réduire l'usure des camions. Il y aurait certes des ruptures de charge supplémentaires mais qui mobiliseraient de la main d'oeuvre, plus facilement disponible dans ce contexte que de l'essence ou des moteurs neufs.

Nombre de ces bateaux sont sans doute réquisitionnables en Italie, induisant une modernisation de la pêche italienne comme conséquence secondaire. Lors de leur traversée de la Méditerranée, ces embarcations peuvent peut-être déjà transporter certains équipements ou matériaux.

Là où les jetées sont insuffisantes ou inexistantes, des équipes de pionniers utilisant des unités libyennes et éventuellement de la main-d’œuvre locale devront les bâtir. Une conséquence indirecte serait une meilleure motivation des troupes indigènes qui modernisent leur pays grâce à l'Italie.

On préférera l'emploi d'éléments en bois, matériau non stratégique et plus léger à transporter. Un modèle standard peut être conçu par un service de l'armée ou des écoles d'ingénieurs, débouchant sur des pièces standard à commander dans des pays sylvicoles comme par exemple la Norvège.


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