Titan est le satellite le plus important du système solaire, d'un diamètre intermédiaire entre la Lune et Mars. Il recèle de grandes quantités d'azote et d'eau, et est bien plus proche de la Terre que Mars elle-même.

Une terraformation imparfaite

Les Corporations ont entrepris la terraformation de Titan en 2072, afin de se ménager une propre planète autonome, à l'image de Mars. Cette terraformation a été plus lente que sur Mars et interrompue prématurément, en raison d'une reconsidération des hypothèses d'ensoleillement.

En effet, Titan est un satellite de Saturne, et se retrouve périodiquement dans son ombre : la durée de son ensoleillement est donc bien plus faible que celui de la Terre. Les terraformeurs estimaient que l'atmosphère qu'ils créaient possédait une inertie thermique suffisante pour que l'ombre de Saturne ne leur porte pas préjudice.

Malheureusement, leurs calculs étaient trop optimistes : dès que Titan entre dans l'ombre de Saturne, l'atmosphère se refroidit brutalement, créant des conditions météorologiques hivernales. La composition de l'atmosphère titane, à haut effet de serre, crée des conditions caniculaires dès que l'alternance jour/nuit recommence.

La période passée à l'ombre de Saturne est l'hiver ; il règne alors à la surface des températures de l'ordre de -10 à -15 degrés Celsius. L'été est la période d'exposition au Soleil. C'est une période riche en tempêtes, où les températures vont de 35 à 40 degrés Celsius le jour, et 20 degrés la nuit. Les périodes transitoires, le printemps et l'automne, ne durent chacune que deux jours.

Cette alternance climatique est tolérable pour les êtres humains, qui disposent de systèmes de survie, mais non pour la faune et la flore issue de la Terre.

En outre, pour favoriser l'effet de serre et faciliter la croisance de la flore, l'atmosphère est dotée d'une concentration très élevée en gaz carbonique. Les humains nécessitent un respirateur lorsqu'ils se trouvent à l'air libre ; sans respirateur, un homme standard s'évanouit au bout de quinze minutes et, sans secours, meurt au bout de deux heures. Aucun animal à ce jour n'a pu survivre hors des enclos sur Titan.

Recréer la vie

Une institution dotée de grands moyens, le Laboratoire Xénopaléobiologique, travaille à modifier le génôme de plusieurs espèces animales et végétales afin de les rendre aptes à la vie sur Titan.

La pierre angulaire de ces travaux sont des cellules primitives autochtones, découvertes dès l'exploration du satellite. Ces cellules, seule forme de vie extraterrestre découverte à ce jour, sont adaptées à l'ensoleillement particulier de Titan. Les paléobiologues ont émis l'hypothèse que des formes de vie plus avancées auraient existé dans un lointain passé du satellite, et sont à la recherche d'éventuels fossiles.

Les chercheurs du Laboratoire ont réussi à produire la base d'un écosystème adapté à l'ensoleillement de Titan, une variété de cactus hybridée avec des cellules autochtones et des algues, ainsi qu'un rongeur pouvant se nourrir de cette plante.

La plante, dénommée Gulka, a été disséminée sur Titan et se répand naturellement depuis vingt ans. Une espèce de rongeur pouvant se nourrir de cette plante, le xénorat, a été produite, mais le laboratoire se refuse à laisser cette espèce dans la nature, par absence de prédateur naturel.

Le laboratoire déclare poursuivre ses travaux sur une espèce animale comestible par l'homme, mais bien des rumeurs circulent sur des expériences plus douteuses.

Un xénorat se nourrit de Gulka (640x480, 78Kb)