L'abri a été commandé et construit dans la propriété de Michel Pardaillant, un acteur dont la carrière commença de manière fulgurante au début des années 80 pour s'embourber presque aussitôt dans des navets médiocres.

C'est un homme qui vivait seul et reclu, légérement misanthrope et paranoïaque, au point de se faire construire un abri antiatomique dans les règles de l'art.

Cet abri a surtout servi de stock de nourriture, puis de débarras pour les vieux livres et certains objets que Michel ne voulait pas jeter, entre autres un ordinateur Amiga 500 avec modem, et un kit CB pour voiture. Entre autres choses se trouvait également un compteur Geiger.

La guerre nucléaire n'a bien sûr pas atteint la Mayenne, et Michel n'a même pas entendu les sirènes dans son sommeil. Reveillé en sursaut par l'onde de choc, il se précipita dans son abri dans lequel il passa trois semaines. Cédant finalement à l'ennui et à l'incertitude, il sortit de son abri, pour se rendre compte qu'aucune radiation n'était à redouter.

Emergeant de son abri, il découvrit sa maison pillée et saccagée, une nuit polaire éternelle et surtout un sentiment de solitude absolu. En bricolant sa CB, il put établir le contact avec un abri militaire aux environs du Mans, qui était très interessé d'entendre une transmission electronique civile.

Lorsque un détachement de l'armée vint prendre possession de son abri et venir le chercher, Michel n'était pas très partant pour se retrouver dans un abri surpeuplé et anonyme, et offrit aux militaires de les assister afin de pouvoir rester chez lui. Depuis, Michel s'occupe des tâches ménagères et de la cuisine dans la station, heureux d'être utile et accepté par le personnel de la station.

Les militaires installèrent dix personnes dans la propriété, pour mettre en place une station isolée ; celle-ci devait couvrir les opérations aux alentours, soit sur plus de la moitié du département.

Sur une partie de la pelouse située derrière la maison se trouvent plusieurs cadavres congelés de chiens en guise de garde-manger. Près de l'entrée se trouve un tas de pots et de casseroles en cuivre, qui attendent d'être transportés à l'Abri du Mans pour recyclage.

Les fenêtres et porte-fenêtres du rez-de-chaussée du pavillon ont été entièrement murées, ainsi que les portes à deux exceptions près (porte de devant et porte de derrière), qui ont été remplacées par des portes blindées.

Un large garage pour une voiture a été rajouté dans les années 80 au flanc du bâtiment. Le garage a été doté d'une fosse et d'une grue éléctrique, qui permettent à la station de réparer des véhicules de mission et parfois de convertir des voitures d'opportunité au gazogène.